MacroCosmos novembre-décembre 2024
33 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2024 ASTRO PUBLISHING mière diffusée par la poussière et surestimé l’excès de lumière de l’uni- vers lui-même. Cependant, cette fois, après avoir considéré toutes les sources de lumière connues, telles que les étoiles de fond et la lumière dispersée par de minces nuages de poussière dans la Voie Lactée, les chercheurs ont découvert que le ni- veau de lumière visible restant était cohérent avec l’intensité de la lu- mière générée par toutes les galaxies au cours des 12,6 milliards d’années. « L’interprétation la plus simple est que le COB est entièrement dû aux galaxies » , a déclaré Lauer. « En re- gardant hors des galaxies, nous trou- vons l’obscurité et rien d’autre. » « Ce travail récemment publié est une contribution importante à la cos- mologie fondamentale et quelque chose qui ne peut être réalisé qu’avec une sonde spatiale lointaine comme New Horizons » , a déclaré Alan Stern, chercheur principal de New Horizons, du Southwest Research Institute à Boulder, Colorado. « Et cela démon- tre que notre mission étendue ac- tuelle apporte des contributions scientifiques majeures bien au-delà de l’intention initiale de cette mission planétaire, conçue pour réaliser les premières explorations spatiales rap- prochées de Pluton et des objets de la ceinture de Kuiper. » Lancé en janvier 2006, New Horizons a effectué une reconnaissance histo- rique de Pluton et de ses lunes en juillet 2015, avant de donner à l’hu- manité son premier examen attentif d’un planétésimal de la ceinture de Kuiper, Arrokoth, en janvier 2019. New Horizons est maintenant à sa deuxième mission prolongée, qui comprend l’imagerie d’objets éloi- gnés de la ceinture de Kuiper, la ca- ractérisation de l’héliosphère externe du Soleil et la réalisation d’impor- tantes observations astrophysiques depuis son point d’observation iné- galé dans les régions les plus éloi- gnées du système solaire. V ue d’artiste de la sonde spatiale New Horizons de la NASA sur le fond de l’es- pace lointain. À plus de 7,3 milliards de kilomètres de la Terre, New Horizons traverse une région du système solaire suffisamment éloignée du Soleil pour offrir le ciel le plus sombre disponible pour tous les télescopes existants et pour fournir un point d’observation unique à partir duquel mesurer la luminosité globale de l’univers lointain. Le contour de notre galaxie, la Voie Lactée, est en arrière-plan. [NASA, APL, SwRI, Serge Brunier (ESO), Marc Postman (STScI), Dan Durda] copes spatiaux Hubble et Webb puis- sent directement voir les galaxies en arrière-plan. À l’ère de ces télescopes, les astronomes mesurent le COB pour détecter la lumière pouvant provenir de sources autres que les galaxies connues. Mais mesurer la production lumineuse totale de l’univers est ex- trêmement difficile depuis la Terre ou n’importe où dans le système solaire interne. « Les chercheurs ont essayé à maintes reprises de le mesurer di- rectement, mais dans notre partie du système solaire, il y a tout simple- ment trop de lumière solaire et de poussière interplanétaire réfléchie qui disperse les photons dans une brume qui obscurcit la faible lumière arrivant de l’univers lointain » , a dé- claré Tod Lauer, co-chercheur de New Horizons, astronome au NOIRLab de la National Science Foundation à Tuc- son, en Arizona, et co-auteur du nou- vel article. « Toutes les tentatives visant à mesurer l’intensité de COB depuis le système solaire interne souffrent de grandes incertitudes. » Mais voici New Horizons, dans son voyage de milliards de kilomètres au- delà des planètes, au plus profond de la ceinture de Kuiper et en direction de l’espace interstellaire. À la fin de l’été dernier, à une distance 57 fois supérieure à celle entre le Soleil et la Terre, New Horizons a scanné l’uni- vers avec son Long Range Reconnais- sance Imager (LORRI), collectant deux douzaines de champs d’image- rie distincts. LORRI lui-même était in- tentionnellement protégé du Soleil par le corps principal du vaisseau spa- tial, empêchant même la lumière du Soleil la plus faible de pénétrer direc- tement dans la caméra sensible. Les champs cibles étaient situés loin du disque solaire, du cœur de la Voie lactée et des étoiles brillantes proches. L’équipe New Horizons a utilisé d’autres données, prises dans l’infrarouge lointain par la mission Planck de l’Agence spatiale euro- péenne, de champs avec différentes densités de poussière pour calibrer le niveau de ces émissions dans l’infra- rouge lointain au niveau de la lu- mière visible normale. Cela leur a permis de prédire avec précision et de corriger la présence de lumière dispersée par la poussière de la Voie Lactée dans les images COB, une technique qui n’était pas disponible lors d’un test d’observation COB de 2021 avec New Horizons, dans lequel ils ont sous-estimé la quantité de lu- !
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