MacroCosmos novembre-décembre 2020

7 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2020 ASTROCHIMIE Pendant la conférence de presse, il a été possible de per- cevoir que les scientifiques ont tenté de surmonter la spécula- tion débridée des spectateurs, soulignant à quel point la dé- tection de la phosphine est im- portante, car nous n’avons pas d’explication sur la façon dont de telles concentrations pour- raient exister dans l’atmo- sphère vénusienne, considé- rant ce que nous savons de sa production sur Terre. Une telle interprétation est un autre exemple du principe de médiocrité, un sujet traité dans le numéro de juillet-août 2020. Si la phosphine est pro- duite sur Terre par l’activité biologique, et nous n’avons pas d’autres mé- canismes pour sa production en quantités si- gnificatives, nous pouvons (à nos risques et périls potentiels de malentendu) attribuer sa présence ailleurs à des processus biologiques similaires. Cette découverte ajoute une série de don- nées concrètes à un débat qui, pendant une grande partie de notre histoire, a été motivé simplement par notre connaissance d’autres planètes. La capacité d’appliquer la science « dure » à la question de l’astrobiologie re- posait principalement sur les développe- ments scientifiques de la fin de la Seconde Guerre mondiale et sur la course politique pour démontrer la supériorité des idéologies politiques pendant la guerre froide : tech- nologie radar, détecteurs sur tout le spectre électromagnétique, satellites et propulsion interplanétaire. C’est la raison pour laquelle l’émergence d’une plus grande spéculation basée sur les données dans la littérature P aysages vénu- siens photo- graphiés par les atterrisseurs des missions Venera 13 et 14 en mars 1982. [Roscosmos]

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