MacroCosmos novembre-décembre 2020

45 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2020 ASTROBIOLOGIE comme si nous étions un corps unique déta- ché de tous les autres différents de nous. Dé- couvrir autour d’une autre étoile quelqu’un de plus semblable à nous que les autres ani- maux et plantes terrestres devrait atténuer notre sentiment de solitude, ainsi que d’avoir des lourdes implications de nature scienti- fique, philosophique et religieuse. Basé sur le principe de médiocrité (traité sur le numéro de juillet-août), ce sentiment de- vrait être typique de toutes les civilisations technologiques, ou du moins de celles qui tentent de prendre contact. Par conséquent, étant donné les difficultés insurmontables d’une conversation interstellaire et considé- rant que le but principal devrait être d’avoir la certitude de l’existence de l’autre, le contenu du message envoyé ou attendu pourrait être l’équivalent d’un simple « vous n’êtes pas seuls » ou « nous y sommes aussi ». Plus que toute autre chose, il devrait s’agir d’un acte altruiste d’une civilisation envers une autre civilisation, dont l’expéditeur du message a perçu l’existence en analysant une atmosphère planétaire. Comme nous ne sommes pas encore en mesure de faire savoir aux autres qu’ils ne sont pas seuls, nous de- vons simplement rechercher des messages de ce type arrivant sur Terre, en espérant qu’ils soient recevables avec nos instruments. S’ils étaient envoyés avec des technologies plus avancées que les nôtres, ils pourraient passer inaperçus ou inécoutés. Nos propres techno- logies ne vont pas dans le sens de la simpli- cité qui serait souhaitable pour qu’une tentative de contact réussisse. Par conséquent, n’est-il peut-être pas plus raisonnable de supposer que ceux qui déci- dent d’envoyer un message dans l’espace le font dans cette partie du spectre électroma- gnétique qui est essentielle pour que la vie intelligente ait une conscience de base de l’univers lui-même ? On se réfère évidem- ment à la lumière visible à nos yeux et aux yeux d’autres animaux plus évolués, celle qui occupe généralement la gamme 400-700 na- nomètres dans le spectre électromagnétique. Il est difficile d’imaginer des formes de vie qui regardent les étoiles, et donc l’univers, sous une lumière totalement différente de la nôtre. La vie intelligente, peut-elle, par exemple, se développer sur une planète en voyant l’environnement dans lequel elle évo- lue aux rayons gamma, X ou UV ? Un simple S ur la page pré- cédente, le fa- meux message d’Arecibo envoyé à des inconnus le 16 novembre 1974. Son conte- nu est excessive- ment anthropo- centrique et pué- ril. Après cette entreprise naïve, une autre tren- taine de mes- sages ont été envoyés avec d’autres antennes à des étoiles indi- viduelles. L’un d’eux, le Message Altair (Morimoto − Hirabayashi), a déjà atteint sa destination. Le reste atteindra dif- férentes étoiles entre 2022 et 2450. U ne courbe de lumière hy- pothétique d’une étoile à laquelle un signal artificiel a été ajouté, ici représentée par de courts pics émergeant de la dispersion des mesures. Dans un scénario réel, l’in- tensité et la durée des pics, ainsi que les intervalles qui les séparent, pourraient cacher un message ex- traterrestre.

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