MacroCosmos septembre-octobre 2022
29 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2022 ASTRO PUBLISHING baisse surprenante des températures globales de Neptune, suivie d’un ré- chauffement spectaculaire à son pôle sud. « Ce changement était in- attendu » , explique Michael Roman, posdoctorant associé à l’Université de Leicester, au Royaume-Uni, et au- teur principal de l’étude publiée dans The Planetary Science Journal . « Comme nous avons observé Nep- tune au début de son été austral, nous nous attendions à ce que les températures se réchauffent lente- ment, et non à ce qu’elles se refroi- dissent. » Comme la Terre, Neptune connaît des saisons lorsqu’elle tourne autour du Soleil. Cependant, une saison de Neptune dure environ 40 ans, une année de Neptune durant 165 an- nées terrestres. L’été est arrivé dans l’hémisphère sud de Neptune depuis 2005, et les astronomes étaient im- patients de voir comment les tempé- ratures changeaient après le solstice d’été austral. Les astronomes ont examiné près de 100 images infra- rouges thermiques de Neptune, prises sur une période de 17 ans, afin de reconstituer les tendances géné- rales de la température de la planète de manière plus détaillée que jamais. Ces données ont montré que, mal- gré l’arrivée de l’été austral, la plu- part de la planète s’était progres- sivement refroidie au cours des deux dernières décennies. La température moyenne globale de Neptune a baissé de 8 °C entre 2003 et 2018. Les astronomes ont ensuite été sur- pris de découvrir un réchauffement spectaculaire du pôle sud de Nep- tune au cours des deux dernières an- nées de leurs observations, lorsque les températures ont rapidement augmenté de 11 °C entre 2018 et 2020. Bien que le vortex polaire chaud de Neptune soit connu depuis de nombreuses années, un réchauf- fement polaire aussi rapide n’avait jamais été observé auparavant sur la planète. « Nos données couvrent moins de la moitié d’une saison de Neptune, donc personne ne s’attendait à voir des changements importants et ra- pides » , explique le co-auteur Glenn Orton, chercheur principal au Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Cal- tech aux États-Unis. Les astronomes ont mesuré la tem- pérature de Neptune à l’aide de ca- méras thermiques qui fonctionnent en mesurant la lumière infrarouge émise par les objets astronomiques. Pour leur analyse, l’équipe a com- biné toutes les images existantes de Neptune recueillies au cours des deux dernières décennies par des té- lescopes terrestres. Ils ont étudié la lumière infrarouge émise par une couche de l’atmosphère de Neptune
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