MacroCosmos septembre-octobre 2021

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021 C ette image présente une comète située à l’extérieur du système solaire: la comète C / 2016 R2 (PANSTARRS). Comme son nom l’indique, la comète a été découverte en 2016 par les télescopes Pan-STARRS à Hawaii. Cette nouvelle image a été capturée par un projet basé à l’observatoire Paranal de l’ESO au Chili, intitulé Recherche de planètes habitables qui transitent autour d’étoiles ultra froides (the Search for habitable Planets EClipsing ULtra-cOOl Stars en an- glais) - ou SPECULOOS. Cette comète est particulièrement intéressante en raison des rares composés et molécules que les scientifiques ont détectés dans sa che- velure: le monoxyde de carbone et les ions azote. Ces composés donnent à la comète des lignes d’émission bleues distinctives, à tel point qu’on la surnomme "la comète bleue". Cette comète timide tourne autour du Soleil une fois tous les 20’000 ans. Son approche la plus récente remonte à mai 2018. Cette image a été prise lorsque le télescope suivait le mouvement de la comète; les traînées lumi- neuses à l’arrière-plan sont des étoiles lointaines, mais la comète et sa chevelure gazeuse sont toutes bien focalisées au centre, un témoignage de la qualité du suivi de SPECULOOS. [ESO/SPECULOOS Team/E. Jehin] « Cette découverte est passée sous les radars pendant de nombreuses an- nées » , explique Emmanuel Jehin. L’équipe a utilisé les données de l’ins- trument UVES (Ultraviolet and Visual Echelle Spectrograph) du VLT de l’ESO, qui utilise la technique de la spectroscopie, pour analyser les at- mosphères des comètes à différentes distances du Soleil. Cette technique permet aux astronomes de révéler la composition des astres: chaque élé- ment chimique, atome ou molécule, laisse en effet une signature unique - un ensemble de raies, dans le spectre lumineux des objets observés. L’équipe belge a repéré des raies fai- bles et non identifiées dans les spec- tres UVES et, en y regardant de plus près, elle a remarqué qu’elles signa- laient la présence d’atomes neutres de fer et de nickel. Les chercheurs es- timent que pour 100 kg d’eau dans l’atmosphère des comètes, il n’y a que 1 g de fer et à peu près la même quantité de nickel. « Habituellement, le fer est dix fois plus abondant que le nickel, et dans les atmosphères de ces comètes, nous avons trouvé à peu près la même quantité pour les deux éléments. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’ils pourraient pro- venir d’un type particulier de maté- riau à la surface du noyau de la comète, se sublimant à une tempé- rature assez basse et libérant du fer et du nickel dans des proportions à

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