MacroCosmos septembre-octobre 2020

42 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2020 CHRONIQUES DE L'ESPACE pervisa l’équipe. Entre 2001 et 2011, plusieurs équipes d’astronomes ont étudié la mystérieuse étoile massive située au sein de la galaxie naine de Kinman. Leurs observations lais- saient à penser qu’elle se trouvait alors à un stade avancé de son évo- lution. Allan et ses collaborateurs si- tués en Irlande, au Chili et aux Etats-Unis, souhaitaient mieux com- prendre la fin de vie des étoiles très massives. Aussi, l’objet situé au sein de la galaxie de Kinman constituait- il une cible privilégiée de leur étude. Mais lorsqu’ils pointèrent le VLT de l’ESO en direction de la lointaine ga- laxie au cours de l’année 2019, ils se retrouvèrent dans l’impossibilité de détecter les signatures spécifiques à cette étoile. “A notre grande sur- prise, l’étoile avait disparu !” révèle Allan, auteur principal de l’étude pu- bliée au sein des Monthly Notices of the Royal Astronomical Society . La galaxie naine de Kinman se situe à quelque 75 millions d’années lu- mière dans la constellation du Ver- seau. Elle est trop distante pour permettre aux astronomes de dis- tinguer chacune des étoiles qui la composent. Toutefois, ils sont en mesure de détecter les signatures de quelques-une d’entre elles. Entre 2001 et 2011, la lumière en prove- nance de la galaxie témoigna de la présence, en son sein, d’une « varia- ble bleue lumineuse », une étoile dont la luminosité surpasse celle du Soleil d’un facteur 2,5 millions. Les étoiles de ce type sont particulière- Le VLT signale la disparition d’une étoile massive G râce au Very Large Telescope (VLT) de l’Observatoire Euro- péen Austral, des astronomes ont découvert l’absence d’une étoile massive instable au sein d’une ga- laxie naine. Aux dires des scienti- fiques, cette observation suggérerait que cette étoile a subitement décrû en luminosité et se trouve désormais partiellement obscurcie par la pous- sière. Une autre explication est tou- tefois envisageable : l’étoile se serait effondrée en un trou noir sans pas- ser par le stade de supernova. « Si cette hypothèse se trouvait confir- mée, il s’agirait de la toute première détection directe d’une telle étoile géante achevant ainsi son existence », précise Andrew Allan, doctorant au Trinity College de Dublin, qui su- par ESO / Thierry Botti

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