MacroCosmos juillet-août 2024

8 JUILLET-AOÛT 2024 ASTRO PUBLISHING interférences électriques. C’est pour avoir compris le lien de cause à ef- fet que cette extraordi- naire tempête géoma- gnétique (classée comme « grande ») est appelée « Événement de Carring- ton ». Le caractère excep- tionnel de cette tempête peut aussi être attribué au fait qu’elle a parcouru la distance de près de 150 millions de kilomètres entre le Soleil et la Terre en seulement 17,6 heures, bien plus vite que le délai de quelques jours ha- bituellement mis par les CME pour at- teindre l’orbite terrestre. Des enquêtes de suivi au cours du siè- cle et demi dernier indiquent que les aurores des 28 et 29 août 1859 sont la L a maison de Carring- ton, avec observa- toire, construite en 1852 sur Furze Hill, Red- hill, Surrey, Royaume- Uni. Ce dessin date de 1857 ou quelques an- nées plus tôt. D essin de Carrington qui re- présente la région active dans laquelle, le 1 er septembre 1859, s’est produite l’éruption solaire (en A-B) qui a produit le lendemain la tempête géo- magnétique la plus violente dont nous avons des preuves. L’éruption avait une structure bipolaire. Le phénomène est resté visible pendant environ 5 minutes et s’est déplacé (en C-D) vers l’ouest de quelques degrés. Vraisemblablement, le plasma libéré par l’éruption s’est courbé au-dessus de la partie centrale du groupe de taches, se dilatant et se refroi- dissant jusqu’à ce qu’il soit im- possible de le distinguer de la photosphère située en dessous. ton a eu le mérite d’associer cette « éruption de lumière blanche » (comme il la définissait lui-même) aux événements extraordinaires sur- venus sur notre planète le lendemain : des aurores très brillantes visibles à n’importe quelle latitude et de fortes remment déplacés entre les taches de la région active. L’observation de Car- rington a été confirmée par une ob- servation indépendante menée par son compatriote, également astro- nome amateur, Richard Hodgson. Contrairement à ce dernier, Carring-