MacroCosmos juillet-août 2022

44 ASTRO PUBLISHING d’une galaxie starburst, à une époque proche du premier trou noir supermassif connu dans l’univers » , explique Seiji Fujimoto, astronome au Niels Bohr Institute de l’Université de Copenhague et auteur principal de l’article décrivant la découverte. « Les propriétés de l’objet à travers le spectre électromagnétique sont en excellent accord avec les prédictions des simulations théoriques. » Les théories actuelles prédisent que les trous noirs supermassifs com- mencent leur existence dans les noyaux enveloppés de poussière de galaxies starburst, qui forment vi- goureusement des étoiles, avant d’éjecter le gaz et la poussière envi- ronnants et d’émerger sous forme de quasars extrêmement brillants. Bien qu’extrêmement rares, des exemples de galaxies poussiéreuses et de quasars brillants ont été trou- vés dans l’univers primitif. L’équipe pense que GNz7q pourrait être le “chaînon manquant” entre ces deux classes d’objets. « GNz7q fournit une connexion directe entre ces JUILLET-AOÛT 2022 Le précurseur d’un trou noir supermassif détecté L es astronomes peinent à com- prendre l’émergence de trous noirs supermassifs dans l’univers primitif, depuis que ces objets ont été découverts à des distances corres- pondant à une période de seulement 750 millions d’années après le Big Bang. La croissance rapide des trous noirs dans les premières galaxies poussiéreuses formant des étoiles est prédite par des théories et des simu- lations informatiques, mais n’a pas été observée à ce jour. Cependant, les astronomes ont maintenant si- gnalé la découverte d’un objet, ap- pelé GNz7q, qui serait le premier trou noir à croissance rapide trouvé dans l’univers primitif. Les données d’archives de l’Advanced Camera for Surveys de Hubble ont aidé l’équipe à étudier l’émission ultraviolette compacte du disque d’accrétion du trou noir et à déterminer que GNz7q existait déjà 750 millions d’années après le Big Bang. « Notre analyse suggère que GNz7q est le premier exemple d’un trou noir à croissance rapide dans le noyau poussiéreux par NASA/ESA Bethany Downer revisé par Roland Boninsegna