MacroCosmos juillet-août 2020

10 JUILLET-AOÛT 2020 EXOPLANÈTES tour d’étoiles lointaines, et pendant quatre ans, il a été le pivot de l’enquête SHINE, au cours de laquelle il a photographié environ 600 étoiles proches. L’une de ces étoiles était Proxima Centauri, autour de laquelle l’exis- tence de Proxima c n’était pas encore sus- pectée. L’équipe de Gratton a recherché des traces de cette planète potentielle dans les images de l’enquête SHINE, confiant que si elle avait émis un signal infrarouge assez in- tense, SPHERE l’aurait peut-être détecté. Il avait été calculé que la séparation maximale projetée entre la planète et l’étoile, c’est-à- dire la distance angulaire aux quadratures orbitales, pouvait dépasser 1 seconde d’arc, une valeur encourageante, compte tenu du pouvoir de résolution de l’instrument pho- tographique. Afin de tenir compte du mou- vement orbital important de la planète, les chercheurs ont utilisé une méthode qui sup- pose une orbite circulaire et qui ne prend en compte que les observations faites au voisi- nage des quadratures. Malheureusement, les images acquises par SPHERE n’ont dé- tecté aucune trace claire de Proxima c. Le meil- leur candidat est une petite tache de lumière faible, avec un rapport signal/bruit de 6 à 1. Statistiquement, la pro- babilité que cette dé- tection soit due à une fluctuation aléatoire est inférieure à 1 %, une va- leur qui serait encoura- geante si la distribution du bruit dans les images était uniforme, mais ce n’est pas le cas. Cependant, Gratton et ses collègues notent que la position et l’orienta- tion du plan orbital pos- sible de la planète can- didate sont bien adap- tées à la disposition d’une bande externe de matière résiduelle pho- tographiée par ALMA. En revanche, la position et le mouvement orbital du signal détecté ne sont pas cohérents avec ce qui a été observé par la mission Gaia, en référence au mouvement dans l’espace du système de Proxima Centauri. Un autre facteur qui rend l’identification de la planète candidate incertaine dans les images de SPHERE est la luminosité exces- sive du signal. Des études théoriques anté- rieures avaient imposé des contraintes spécifiques sur la masse, la luminosité et la distance de l’étoile pour différentes tailles R affaele Grat- ton, le chef de l’équipe qui a tenté de confir- mer l’existence de Proxima c à travers les images acquises lors de l’enquête SHINE. Ci-dessous, le spectropolarimè- tre SPHERE, avec lequel l’enquête SHINE a été réali- sée. Ici, nous le voyons installé sur l’unité UT3 du Very Large Teles- cope de l’ESO. [SPHERE/ONERA/ JF Sauvage]

RkJQdWJsaXNoZXIy MjYyMDU=