MacroCosmos mai-juin 2024

MAI-JUIN 2024 ASTRO PUBLISHING Une quantité importante d’eau a été trouvée dans la région où se trouve un sillon connu dans le disque de HL Tauri. Les sillons radiaux sont creusées dans les disques riches en gaz et en poussières par les jeunes planètes en orbite qui accumulent de la matière et se développent. « Nos images récentes révèlent une quantité importante de vapeur d’eau à différentes distances de l’étoile, y compris un espace où une pla- nète pourrait potentiellement se former à l’heure ac- tuelle » , explique Stefano Facchini. Cela suggère que cette vapeur d’eau pourrait affecter la composition chimique des planètes qui se forment dans ces ré- gions. Observer l’eau avec un télescope terrestre n’est pas une mince affaire, car l’abondante vapeur d’eau présente dans l’atmosphère terrestre dégrade les si- gnaux astronomiques. ALMA, exploité par l’ESO avec ses partenaires internationaux, est un réseau de té- lescopes situé dans le désert chilien d’Atacama, à en- viron 5000 mètres d’altitude. Il a été construit dans un environnement élevé et sec, spécifiquement pour minimiser cette dégradation et offrir des conditions d’observation exceptionnelles. « À ce jour, ALMA est la seule installation capable de résoudre spatiale- ment la présence d’eau dans un disque froid de for- mation de planètes » , explique le co-auteur Wouter Vlemmings, professeur à l’université technologique de Chalmers en Suède. « Il est vraiment passionnant d’assister directement, sur une photo, à la libération de molécules d’eau à partir de particules de poussière glacée » , déclare Elizabeth Humphreys, astronome à l’ESO, qui a également participé à l’étude. Les grains de poussière qui composent un disque sont les germes de la formation des planètes, car ils s’entre- choquent et s’agglutinent pour former des corps de plus en plus gros en orbite autour de l’étoile. Les as- tronomes pensent que là où il fait suffisamment froid pour que l’eau gèle sur les particules de poussière, celles-ci s’agglutinent plus efficacement − un endroit idéal pour la formation de planètes. « Nos résultats montrent comment la présence d’eau peut influen- cer le développement d’un système planétaire, comme ce fut le cas il y a 4,5 milliards d’années dans notre propre système solaire » , ajoute Stefano Fac- chini. Grâce aux améliorations apportées à ALMA et à l’ELT (Extremely Large Telescope) de l’ESO, qui sera mise en service au cours de la décennie, la formation des planètes et le rôle que joue l’eau dans ce proces- sus seront plus clairs que jamais. En particulier, METIS (pour Mid-infrared ELT Imager and Spectrograph), offrira aux astronomes des vues inégalées des régions internes des disques de formation des planètes, où se forment les planètes comme la Terre. I l s’agit de l’image la plus précise jamais réalisée avec ALMA – plus précise que les images habituellement obtenu dans le visible avec le télescope spatial NASA/ESA Hubble. Cette image montre le disque protoplanétaire qui entoure la jeune étoile HL Tauri. Ces nouvelles observations d’ALMA révèlent des struc- tures dans le disque jamais observées auparavant et dévoilent même les em- placements possibles des planètes en formation dans les zones sombres au cœur du système. [ALMA (ESO/NAOJ/NRAO)] D es astronomes ont découvert de la vapeur d’eau dans un disque autour d’une jeune étoile, à l’endroit précis où des planètes pourraient se former. Sur cette image, les nouvelles observations de l’Atacama Large Millimeter/sub- millimeter Array (ALMA), dont l’ESO est partenaire, montrent la vapeur d’eau en nuances de bleu. Près du centre du disque, où vit la jeune étoile, l’environ- nement est plus chaud et le gaz plus brillant. Les anneaux de couleur rouge sont des observations antérieures d’ALMA montrant la distribution de la pous- sière autour de l’étoile. [ALMA (ESO/NAOJ/NRAO)/S. Facchini et al.] !

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