MacroCosmos mai-juin 2024

35 MAI-JUIN 2024 ASTRO PUBLISHING solu avec suffisamment de détails pour voir les deux objets séparé- ment, et il détient le record de la plus petite séparation jamais mesu- rée directement : seulement 24 an- nées-lumière. Bien que cette séparation étroite an- nonce une fusion puissante, d’autres études ont révélé que le couple est coincé à cette distance depuis plus de trois milliards d’années, soulevant la question : quel est le problème ? Pour mieux comprendre la dyna- mique de ce système et sa fusion perturbée, l’équipe a examiné les données d’archives du spectro- graphe multiobjets Gemini (GMOS) de Gemini North, qui leur ont permis de déterminer la vitesse des é t o i l e s proches des trous noirs. « L’excel- lente sensibilité de GMOS nous a permis de car- tographier la vitesse croissante des étoiles à mesure que nous nous rapprochons du centre de la ga- laxie » , a déclaré Roger Romani, pro- fesseur de physique à l’Université de Stan- ford et co-auteur de l’ar- ticle. « Grâce à cela, nous avons pu déduire la masse to- tale des trous noirs qui y rési- dent. » L’équipe estime que la masse du système binaire équivaut à 28 milliards de fois celle du Soleil, qua- lifiant la paire de trous noirs binaires la plus lourde jamais mesurée. Cette mesure fournit non seulement un contexte précieux à la formation du système binaire et à l’histoire de sa galaxie hôte, mais conforte égale- ment la théorie de longue date selon laquelle la masse d’un trou noir binaire super- massif joue un rôle clé dans l’impasse d’une fusion potentielle. L a fusion de deux trous noirs su- permassifs est un phénomène prédit depuis longtemps, bien que jamais directement observé. Une théorie avancée par les astronomes est que ces systèmes sont si massifs qu’ils épuisent la galaxie hôte du matériau stellaire nécessaire à leur fusion. L’illustration en arrière-plan décrit ce scénario. [NOIR-Lab/NSF/ AURA/J. daSilva/M. Zamani]

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