MacroCosmos juillet-août 2016

CHRONIQUES DE L'ESPACE dans le nuage d’Oort, et qu’il re- tourne maintenant dans ce système solaire interne. Un certain nombre de mo- dèles théoriques sont capables de simuler une grande partie de la structure que nous obser- vons dans le sys- tème solaire. Une différence importante en- tre eux est la prédiction qu’ils font des objets qui composent le nuage d’Oort. Les divers mo- dèles prévoient des rapports si- gnificativement différents entre les objets glacés et rocheux. Cette première découverte d’un objet ro- cheux de la ceinture d’Oort est donc un test important des prévisions dis- tinctes que font les modèles. Les au- teurs estiment qu’il faut entre 50 et 100 observations de ces comètes Manx pour discriminer les modèles courants, ce qui ouvre une autre voie prometteuse pour l’étude des origi- nes du système solaire. Le co-auteur Olivier Hainaut (ESO, Garching, Allemagne), conclut : « Nous avons découvert la première comète rocheuse, et nous en cher- chons d’autres. En fonction du nom- bre que nous en trouverons, nous saurons si les planètes géantes se sont promenées à travers le système solaire quand elles étaient jeunes, ou si elles ont grandi tranquillement sans trop bouger. » C ette vidéo montre l’histoire dynamique probable de C/2014 S3 (PANSTARRS) à la fois dans le système so- laire interne et externe, sur une période de plus de quatre milliards d’années. [ESO/L. Calçada] C ette image de C/2014 S3 (PANSTARRS) a été acquise par le téle- scope Canada-France- Hawaii. [K. Meech (IfA/UH)/CFHT/ESO] l’on trouve habituelle- ment dans la ceinture principale d’astéroïdes in- terne. Elle ne ressemble pas à une comète clas- sique, comme celles qui se forment, pense-t-on, dans le système solaire externe et qui sont glacées plutôt que rocheuses. Il semble que sa matière ait été très peu altérée, ce qui mon- tre qu’elle est restée con- gelée pendant très long- temps. L’activité comé- taire très faible de C/2014 S3 (PANSTARRS), cohé- rente avec la sublimation de glace d’eau, est à peu près un million de fois plus faible que celle des comètes à longue période situées à une distance comparable du Soleil. Les auteurs en concluent que cet objet est probable- ment formé de matière intacte issue du système solaire interne, conservée n