MacroCosmos mars-avril 2020

57 de Sky & Telescope. Le deuxième magazine le plus vendu au monde pour les amateurs a en fait quitté le marché libre et est entré dans la gestion de l’American Astronomical Society, la principale or- ganisation non-gouvernementale d’astronomes des États-Unis, fondée en 1899 par George Ellery Hale. Aujourd’hui, l’AAS compte plus de 7000 membres et peut évidemment se permettre de pu- blier un magazine en déficit. Tous les magazines payants pour les astronomes amateurs sont destinés à cesser leur publication dans les années à venir ou, au mieux, à être absor- bés (les plus importants) par des institutions scien- tifiques extérieures au marché libre. Seuls les magazines offerts gratuitement sur le Web auront le moindre espoir d’éviter la fermeture. Les maga- zines du premier groupe pourront-ils entrer dans le second ? Très peu d’entre eux pourront faire le saut, car dans la transition du magazine payant au ma- gazine gratuit, les revenus publicitaires peuvent baisser de 5 à 10 fois, et il devient impossible de maintenir la même structure éditoriale et de satis- faire les prétentions des collaborateurs externes. Les magazines pour astronomes amateurs du futur proche devront nécessairement être produits par un très petit nombre de personnes, avec des com- pétences si vastes qu’elles sont capables de faire, en même temps, le travail généralement assigné à des dizaines de personnes. Mais même un effort similaire peut ne pas être suf- fisant, car les revenus publicitaires globaux des ma- gazines du secteur sont en constante diminution, une tendance qui pourrait s’aggraver après le dé- part de Meade, qui a également fait faillite en dé- cembre dernier, en raison d’une super amende infligée par l’antitrust californien. Enfin, la diffusion d’un magazine au niveau mon- dial impose également la difficile tâche de se dé- tacher de propre nationalité et de communiquer l’astronomie pour que chaque lecteur perçoive le magazine comme appartenant à sa propre culture. Des temps difficiles pour les magazines d’astrono- mie ! Nous avons été les précurseurs, d’autres pour- ront peut-être faire mieux, mais sachant combien il sera difficile de rejoindre le « club », nous concluons en citant l’universellement connu Dante Alighieri : « Laissez toute espérance, vous qui entrez ». ! L’avenir proche des magazines d’astronomie

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