MacroCosmos mars-avril 2019

MARS-AVRIL 2019 C ette vue aérienne montre magnifi- quement le désert d’Atacama, au Chili, autour de l’Observatoire Paranal de l’ESO, qui abrite le très grand téles- cope (en bas à droite). Près du VLT, vous pouvez voir le dôme du téles- cope VISTA et à droite la Résidence Paranal et le camp de base. Le pic au loin est le volcan Llullaillaco, culmi- nant à 6739 mètres et appartenant aux Andes. Toujours sur la photo, dans la moitié gauche, nous voyons un pic isolé, avec une route sinueuse menant à son sommet. C’est le Cerro Armazones, le site choisi pour le futur télescope European Extremely Large Telescope (E-ELT). [ESO/M. Tarenghi] ambitieux système de télescopes » ajoute Federico Ferrini. « Le partena- riat entre l’ESO et le CTAO servira de pierre angulaire à l’astrophysique multi-messagère – un domaine en plein essor, offrira l’opportunité de collaborations futures avec d’autres grandes infrastructures, tel le Vaste Réseau (Sub-)Millimétrique de l’Ata- cama (ALMA), le Réseau Kilométrique Carré (SKA) et les interféromètres gra- vitationnels de dernière génération. » Les réseaux de télescopes Cherenkov actuels, sensibles aux rayons gamma à très haute énergie, consistent en une poignée de télescopes individuels. CTA – avec sa surface collectrice plus étendue et une excellente résolution angulaire – constituera le réseau de télescopes gamma le plus vaste et le plus sensible aumonde. Il sera capable de détecter les rayons gamma avec une précision inégalée et sera dix fois plus sensible que ses prédécesseurs. Bien que l’atmosphère terrestre em- pêche les rayons gamma d’atteindre la surface, les miroirs et les caméras à grande vitesse de CTA détecteront le rayonnement Cherenkov, sortes d’éclairs de courte durée et d’une étrange couleur bleutée résultant de l’interaction des rayons gamma avec l’atmosphère terrestre. Localiser la source de ce rayonnement permettra de retracer la trajectoire de chaque rayon gamma jusqu’à son origine. Le champ d’investigation de CTA est extrêmement vaste. Il s’étend de la compréhension du rôle des particules cosmiques relativistes à la détection de la matière noire. CTA explorera l’Univers extrême, son- dant des environnements allant du voisinage immédiat des trous noirs aux vides cosmiques à des échelles plus grandes. Il pourrait éventuelle- ment conduire à l’émergence d’une nouvelle physique, puisqu’il étudie la nature de la matière et des forces au- delà du modèle standard. CTA opèrera depuis deux sites, im- plantés l’un dans l’hémisphère nord, l’autre dans l’hémisphère sud, ce qui lui permettra de maximiser sa couver- ture du ciel nocturne. Lorsque la construction sera achevée, le CTAO sera composé de plus d’une douzaine d’instruments dans l’hémisphère nord – à l’ Observatorio del Roque de los Muchachos de l’Institut d’Astrophy- sique des Canaries sur l’île de La Palma dans les îles Canaries – et de 99 instru- ments dans l’hémisphère sud. Plus de 1400 scientifiques et ingé- nieurs issus de pays répartis sur les cinq continents sont impliqués dans le développement scientifique et tech- nique de CTA. Les actionnaires de l’entité juridique actuelle – CTAO GmbH – sont les représentants des mi- nistères et des organismes de finance- ment d’Australie, d’Autriche, de la République Tchèque, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, des Pays-Bas, du Japon, de Slovénie, d’Afrique du Sud, d’Espagne, de Suisse et du Royaume-Uni. Ils se préparent actuel- lement à la création d’un Consortium Européen pour les Infrastructures de Recherche – le CTAO ERIC – qui procèdera ensuite à la création de cet immense observatoire. L’ERIC sera composé des Etats Membres de CTAO et des pays associés. !

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