MacroCosmos janvier-février 2021

6 JANVIER-FÉVRIER 2021 ASTRO PUBLISHING L e rover R. Franklin de l’ESA pen- dant des tests environnementaux. C aractéristiques du site Yungay. (a) Diagramme de la structure, de la composition et de l’humidité moyenne (aw) des couches de sol en fonction de la profondeur. (b) Vue générale du site de l’échantillonnage. La flèche rouge marque le premier puits à partir duquel les échantillons ont été prélevés, vu en détail en (c). (d) Une autre fosse creusée à 4 km de la fosse indiquée en (c). La fosse a environ 1 m de long, 60 cm de large et 60 cm de profondeur. Les deux (c, d) montrent un changement de couleur clair entre la couche inférieure riche en argile humide et les couches supérieures du sol. [Nature Scientific Reports, A. Azua-Bustos et al.] les chercheurs expérimentent sur Terre différents scénarios dans les- quels des smectites sont impliquées, obtenant également des résultats diamétralement opposés quant à leur capacité à héberger et protéger des composés organiques et micro-orga- nismes. Prenons par exemple deux études publiées ces derniers mois dans Nature Scientific Reports . La première, réalisée par une équipe dirigée par Armando Azua-Bustos (Centro de Astrobiología, CSIC-INTA, Madrid), a démontré que dans le sous-sol d’une zone limitée du cœur aride du désert d’Atacama, plus pré- cisément dans la région de Yungay, il y a des couches argileuses habitées par des micro-organismes. Cette ré- gion est l’endroit le plus aride de la planète (moins de 1 mm de précipita- tions annuelles), l’un des plus exposés aux rayons UV et l’un de ceux dont le sol est le plus oxydé. Pour ces raisons, il est considéré comme comparable à Mars du point de vue de l’habitabi- lité. Ce n’est pas un hasard si c’est exactement dans la région de Yun- gay, dans les premières années de ce siècle, que les expériences longue- ment discutées menées sur Mars par les atterrisseurs Viking 1 et Viking 2 ont été reproduites. Curieusement, la réplication des expériences n’a trouvé aucune trace de vie. Mais l’équipe Azua-Bustos n’a eu qu’à creuser jusqu’à 30 cm de profondeur