MacroCosmos janvier-février 2021

40 JANVIER-FÉVRIER 2021 ASTRO PUBLISHING Les nouvelles observations, menées au moyen du VLT de l’ESO, ont révélé la présence de plusieurs galaxies en pé- riphérie d’un trou noir supermassif, le tout baignant au sein d’une « toile d’araignée » cosmique composée de gaz et s’étendant sur une distance su- périeure à 300 fois la taille de la Voie Lactée. « Les filaments de la toile cos- mique sont semblables aux fils tissés par une araignée » , ajoute Marco Mi- gnoli. « Les galaxies occupent les jonc- tions des filaments, y croissent, tandis que les flux de gaz – qui alimentent tant les galaxies que le trou noir cen- tral supermassif – s’écoulent le long des filaments. » Le rayonnement en provenance de cette vaste structure en forme de toile, occupée en son centre par un trou noir doté d’une masse supérieure au milliard de masses solaires, a été émis alors que l’Univers n’était âgé que de 900 millions d’années. « Notre travail apporte une pièce essentielle au puzzle largement incomplet que constituent la formation et la crois- sance de ces objets extrêmes et pour- tant relativement abondants apparus peu après le Big Bang » , affirme Ro- Le VLT voit des galaxies piégées au sein de la toile d’un TNSM G râce au Very Large Telescope (VLT) de l’ESO, des astronomes ont découvert six galaxies si- tuées en périphérie d’un trou noir su- permassif, alors que l’Univers était âgé de moins d’un milliard d’années. C’est la toute première fois qu’un tel re- groupement, formé si tôt après le Big Bang, est observé. Cette détection nous permet de mieux comprendre la formation et la croissance si rapide des trous noirs supermassifs, dont un représentant siège au coeur de notre galaxie, la Voie Lactée. En outre, elle accrédite l’hypothèse selon laquelle les trous noirs sont capables de croî- tre rapidement au sein de vastes structures semblables à de véritables toiles composées de leur carburant premier : du gaz en grandes quanti- tés. « Ce travail de recherche a été principalement motivé par le désir de comprendre certains des objets astro- nomiques les plus complexes – les trous noirs supermassifs de l’Univers jeune, en l’occurrence. Ils composent des systèmes extrêmes dont nous ne connaissons pas à ce jour les véritables raisons de l’existence » , précise Marco Mignoli, astronome à l’Institut Natio- nal d’Astrophysique (INAF) de Bo- logne, Italie, et auteur principal de cette nouvelle étude publiée au sein de la revue Astronomy & Astrophysics . par ESO / Thierry Botti

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