MacroCosmos janvier-février 2021

13 JANVIER-FÉVRIER 2021 ASTRO PUBLISHING T ête de prélèvement d’OSIRIS- REx sur le bras TAGSAM qui est stockée dans la capsule de retour d’échantillon (SRC). [NASA/Goddard/ Univ. of Arizona/Lockheed Martin] L e vaisseau spatial Origins, Spectral Interpretation, Resource Identification, Security, Regolith Explorer (OSIRIS-REx) de la NASA a déployé son bras robo- tique le 20 octobre 2020 et, pour la première fois pour l’agence, a brièvement touché un astéroïde pour recueillir la poussière et des cailloux de la surface en vue de leur livraison sur Terre en 2023. [NASA’s Goddard Space Flight Center] La récolte d’échantillons du régolithe depuis le site de collecte « Nightin- gale » a été presque parfait ; les ai- lettes du collecteur destinées à contenir le matériel récolté ont été malgré tout bloquées par des parti- cules trop grosses, avec pour consé- quence une perte continue de petits grains. Le processus de stockage en toute sécurité du reste de la collecte, dans la capsule de retour d’échan- tillon (SRC), s’est achevé le 28 octo- bre, avec une confirmation automa- tique qui a voyagé 18,5 minutes pour atteindre la Terre. Nos connaissances de la chimie et de la géologie, combinées à des mesures spectroscopiques de sa surface, révè- lent une histoire plus compliquée pour Bennu qu’un simple astéroïde en orbite près de la Terre. Certains minéraux ne se forment que sous cer- taines combinaisons de pression, de chaleur et, dans certains cas, d’eau. Lorsque nous examinons certains mi- néraux sur les astéroïdes, tels que les matériaux carbonés trouvés sur Bennu, qui sont impossibles à former avec la faible masse et la composition de ce corps, nous savons que ces mi- néraux ont dû se former dans un autre environnement. Bennu est au- jourd’hui un objet non perturbé, mais il est probablement issu d’un événe- ment catastrophique impliquant une protoplanète beaucoup plus grande, au début de la formation du système solaire. De sa composition et de sa lo- calisation, on peut même estimer son origine : il y a une très forte probabi- lité que Bennu provienne d’un corps qui constitue désormais les familles d’astéroïdes Polana ou Eulania, dans la ceinture interne des petites pla- nètes. Bennu est un grand objet du groupe des NEO (Near Earth Objects) qui tra- versent régulièrement l’orbite terres- tre. Alors que la plupart des orbites prévues au cours des prochains siècles ne rapprocheront pas suffisamment les deux corps pour nous menacer