MacroCosmos janvier-février 2016
CHRONIQUES DE L'ESPACE leur luminosité intrinsèque. Ils peu- vent alors comparer ces valeurs à la mesure de leur éclat apparent et en déduire à quelle distance elles doi- vent être pour apparaître aussi faibles qu’elles le font. Les étoiles dont on connaît la luminosité intrinsèque jo- uent le rôle de chandelles standard, comme disent les astronomes, de la même façon qu’une chandelle dont on connaît la luminosité pourrait être un bon moyen de mesurer des inter- valles de distance en se basant sur l’éclat apparent de sa flamme. Grâce à l’utilisation de chandelles standard – comme les étoiles variables de IC 1613 et les moins fréquentes ex- plosions de supernovæ de type Ia, ob- servables sur de plus grandes distan- ces cosmiques – les astronomes ont construit une échelle de mesure des distances cosmiques, qui accède à des profondeurs de plus en plus grandes dans l’espace. Il y a quelques décen- nies, IC 1613 a aidé les astronomes à mettre au point une façon d’utiliser les étoiles variables pour représenter l’expansion de l’Univers. Pas si mal pour une petite galaxie sans forme. C ette vue en champ large montre le ciel autour de la galaxie naine IC 1613 dans la constellation de La Baleine. Cette image a été produite à partir de clichés faisant partie du Digitized Sky Survey 2 (relevé nu- mérique du ciel). La galaxie apparaît au centre de l’image comme un bloc de faibles étoiles de forme irrégu- lière. [ESO/Digitized Sky Survey 2] n composée de divers éléments lourds, comme le carbone et le fer, autant que de molécules plus grosses et plus granuleuses. Non seulement la pous- sière arrête la lumière, rendant les objets entourés de poussière plus dif- ficiles à voir, mais elle disperse aussi préférentiellement la lumière bleue. En conséquence, la poussière cosmi- que fait paraître les objets plus rou- ges dans nos télescopes qu’ils ne le sont dans la réalité. Les astronomes savent corriger ce rougisse- ment. Mais en même temps, moins il y a de rougissement, meilleure peut être la préci- sion des observations. La se- conde raison qui fait que nous connaissons la distance d’IC 1613 si précisément est que la galaxie héberge un certain nombre d’étoiles re- marquables de deux types : des céphéides variables et des RR Lyrae variables. Ces deux types d’étoiles pulsent en rythme, deve- nant de façon caractéristique plus grosses et plus brillantes à intervalles fixes. À part les deux nuages de Ma- gellan, IC 1613 est la seule galaxie naine irrégulière dans le Groupe Local où l’on ait identifié des étoiles variables de type RR Lyrae. Comme nous les constatons tous les jours dans notre vie sur Terre, les objets brillants comme les ampoules ou les flammes de bougie apparaissent d’autant plus ténues qu’elles sont loin de nous. Les astronomes utilisent cette simple constatation logique pour en déduire à quelle distance exacte sont les objets dans l’Univers – du moment qu’ils connaissent leur brillance réelle, en référence à leur lu- minosité intrinsèque. Les Céphéides et les RR Lyrae variables ont la pro- priété particulière d’avoir une pé- riode d’alternance entre éclat et atténuation directement dépendante de leur luminosité intrinsèque. Donc, en mesurant la vitesse de leur fluctua- tion les astronomes peuvent déduire C ette séquence débute par une vue en champ large de la constel- lation assez peu brillante de La Ba- leine. Au fil du zoom, nous nous rapprochons d’une faible mais proche galaxie, IC 1613. L’image finale, dé- taillée, capturée par la caméra Ome- gaCAM du télescope de sondage du VLT de l’ESO au Chili, montre une pe- tite galaxie inhabituellement propre. [ESO/ A. Fujii/Digitized Sky Survey 2]
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