MacroCosmos janvier-février 2016

CHRONIQUES DE L'ESPACE la pleine lune. Les astronomes ont longtemps pensé qu’il pou- vait s’agir d’une galaxie qui ne se serait pas formée ou des gaz éjectés vers la Voie Lactée de- puis l’espace intergalactique. Si un de ces scénarios était prou- vé, le nuage ne contiendrait es- sentiellement qu’hydrogène et hélium et pas d’éléments plus lourds synthétisés par les étoi- les. SI au contraire, Smith venait de l’intérieur de galaxie, il con- tiendrait plus d’éléments con- tenu dans notre Soleil. L’équipe a donc utilisé Hubble pourana- lyser la composition chimique de Smith pour déterminer sa provenance. Ils ont observé la lumière ultra- violette de trois cœurs de gala- xies se trouvant à plusieurs mil- liards d’années-lumière du nua- ge. Grâce au Spectrographe des Origi- nes Cosmiques d’Hubble, ils ont pu analyser comment cette lumière était filtrée par le nuage, plus précisément, ils ont cherché la présence de soufre dans le nuage qui absorbe la lumière ultraviolette. « Ainsi, il est possible de connaitre la proportion d’atomes de soufre dans le nuage » explique Andrew. La quantité C ette image composite montre la taille et la position du nuage Smith dans le ciel. Il ap- parait ici en fausses couleurs, observa- tions réali- sées dans les lon- gueurs d’ondes radio, par le Télescope Robert C. Byrd Green Bank en Virginie Occidentale. L’image de ciel étoilé en ar- rière-plan, montre la position du nuage en direction de la constellation de l’Aigle. Smith mesure 15 degrés de large– la taille d’une main ouverte à bout de bras. Le diamètre appa- rent de la pleine lune a été ajouté à titre de comparaison. [NASA, ESA, and Z. Levay (STScI)] de soufre étant un bon indicateur de présenced’éléments plus lourds, les astronomes ont découvert que Smith était aussi riche en soufre que le di- sque externe de la Voie Lactée se si- tuant à environ 40000 AL du centre de la galaxie (environ 15000 AL plus à l’extérieur que notre système solaire), ceci signifierait que Smith contien- drait des matériaux communs aux étoiles. Cette composition ne serait pas possible si le nuage était consti- tué d’hydrogène pur provenant de l’extérieur de la galaxie ou s’il s’agis- sait d’un reliquat de galaxie en for- mation. Ainsi, Smith semble avoir été éjecté de la Voie Lactée et y revient à présent comme un boomerang. Bien que cela éclaircisse le mystère de l’origine du Nuage Smith, d’autres questions restent sans réponses : comment le nuage est arrivé à cet endroit ? Quels événe- ments cataclysmiques ont pu le catapulté hors du disque de la Voie Lactée et com- ment est-il cependant resté intact ? Pourrait- ce être une région de matière noire – une forme invisible de la matière – qui traverse le disque et capture des gaz de la Voie Lactée ? Les réponses seront peut être amenées par des études futures. L a longueur d’onde de la lumière émise par le Nuage Smith est indé- tectable par le Télescope Saptial Hub- ble. Cependant, le Spectrographe des Origines Cosmiques d’Hubble peut étudier la manière dont la lumière d’un astre lointain est affectée en pas- sant à travers le nuage et donne ainsi des indices sur sa composition. En uti- lisant ces preuves intergalactiques, les astronomes d’Hubble ont traqué les origines de Smith dans le disque de la Voie Lactée. Les vitesses du nuage, étudiées lors d’observations dans l’ultraviolet et dans les ondes radio, sont corrélées et prouvent donc que les propriétés spectrales sont liées aux dynamiques du nuage. [NASA, ESA, and A. Feild (STScI)] n

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