MacroCosmos janvier-février 2016

ÉVOLUTION STELLAIRE rencontre de la Socié- té Américaine d'Astro- nomie qui s'est tenue du 4 au 8 janvier 2016 à Kissimmee, en Flo- ride, durant laquelle Khan a annoncé la dé- couverte de 5 Êta twins, deux d'entre elles dans M83, les trois autres distribuées équitable- ment dans d'autres ga- laxies. Les propriétés spectrophotométri- ques de ces objets re- flètent celles d’Êta Ca- rinae : elles apparais- sent faiblement dans la lumière visible et le proche infrarouge (ima- ges de Hubble) mais elles se montrent lumi- neuses dans les longueurs d'onde de l'infra- rouge moyen (images de Spitzer), où leurs émissions manifestent l'aplatissement atten- du en présence d'une enveloppe de poussière avec températures de 400 à 600 Kelvin. Les 5 jumelles d'Êta sont évidemment trop loin pour pouvoir les observer en détail car elles mesurent moins d'un pixel et leurs ima- ges apparaissent par conséquent étalées sur une zone plus large qu’elle ne l’est en réalité, et ce dans des environnements surpeuplés d'étoiles. De telles limitations ne permettent pas aux chercheurs de trouver les réponses au problème de base qui pourrait apporter un éclairage sur ce qui a causé la Grande Érup- tion de Êta Carinae. En particulier, nous ne sa- vons pas encore si les 5 nouveaux objets sont des étoiles simples ou doubles, s’ils passent par le même stade évolutif qu’Êta Carinae, si la matière environnante a été libérée par une seule éruption massive ou si c'est la som- me de plusieurs événements mineurs qui ont eu lieu à différentes époques. Afin d'avoir des réponses complètes, nous de- vrons attendre l'entrée sur scène du Téle- scope Spatial James Webb (JWST), dont le lancement est prévu fin 2018. Avec son miroir de 6,5 mètres de diamètre et son Mid-Infra- red Instrument (MIRI), le JWST fournira des images des Êta twins avec une résolution an- gulaire dix fois plus grande que Spitzer, et il sera aussi beaucoup plus sensible que le der- nier aux longueurs d'onde dans lesquelles ces objets brillent le plus. Des estimations précises du nombre d’Êta twins, la fréquence de leurs éruptions et la récurrence de systèmes binaires parmi elles fournira aux astronomes un tableau com- plet de l'influence qu'ont ces objets extrê- mes sur l'évolution physique et chimique des galaxies. L e diagramme ci-contre mon- tre les éléments particuliers dans le spectre proche infrarouge d'Êta Carinae. Avec JWST, ce type d’observation pourra aussi être appliqué aux Êta twins. [NASA, ESA and the Hubble SM4 ERO Team] Ci-dessous, la po- sition des Êta twins dans les galaxies où elles ont été découver- tes. [R. Khan et al./NASA] n

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