MacroCosmos janvier-février 2016

26 ÉVOLUTION GALACTIQUE fixe » de chaque galaxie, qui nous dit bien peu de choses sur le passé de ces systèmes s’il est loin des épisodes de fusion. Cependant, il y a quelques années se sont éta- blies les bases de la résolution de ce pro- blème. Effectivement, les astronomes ont commencé à reconnaître dans les noyaux de nombreuses galaxies de petites structures en forme de disque, composées d’un nombre élevé d’étoiles en rotation rapide autour des centres galactiques. Ces disques nucléaires ont des dimensions qui varient entre quel- ques dizaines et quelques centaines de par- secs (1 parsec = 3,26 années-lumière), une luminosité supérieure à 10 millions de fois celle du Soleil et une masse qui est de l’ordre de dizaines de millions de masses solaires. Les disques nucléaires semblent se nicher indiffé- remment soit au centre des galaxies spirales, soit dans le noyau des galaxies elliptiques. On estime que 20% de ces dernières galaxies (dont la plupart sont considérées comme le résultat de fusions répétées) hébergent en leur centre un disque. Mais quelle est l’origine de ces structures re- lativement petites et compactes ? Les diverses propositions des chercheurs au fil des années peuvent être résumées en deux scénarios dif- férents. Dans le premier, un événement per- turbateur, comme par exemple le rapproche- ment de deux galaxies, dirigerait le gaz appar- tenant à l’une des deux galaxies vers le noyau de la plus massive, avec unmouvement en spi- rale qui formerait un disque plat, à l’intérieur duquel des régions s’agglutineraient en dé- clenchant la formation de nouvelles étoiles. Dans le deuxième scénario on verrait plutôt l’absorption de divers amas globulaires, dont les étoiles déjà formées convergeraient au centre de la galaxie hôte, en finalisant la for- mation du disque. Comme on pourrait s’en douter, le facteur discriminant serait l’âge des étoiles qui forment les deux disques : dans le premier cas l’âge obtenu serait sensiblement inférieur à celui de la galaxie dans son ensem- ble, dans le second cas il serait à peu près identique. Puisque certaines simulations nu- mériques ont démontré récemment que les disques nucléaires sont des structures fragiles, incapables de survivre aux fusions entre les galaxies (car leurs étoiles se dispersent), il semble invraisemblable que les mêmes dis- ques puissent n’être constitués que d’étoiles aussi vieilles que la galaxie qui les accueille. L e complexe du Very Large Te- lescope de l’ESO est la structure qui a fourni au groupe de Sarzi le matériel néces- saire pour déter- miner l’âge mini- mum du disque nucléaire de NGC4458. [ESO]

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