MacroCosmos janvier-février 2016
PLANÉTOLOGIE servations de cinq ans à effec- tuer avec le télescope Japonais Subaru, situé sur le Mauna Kea à Hawaii. Avec son miroir unique de 8,2 mètres, sa capa- cité d’observation dans l’infra- rouge proche, et un champ 75 fois plus large que celui des té- lescopes Keck voisins, Subaru est considéré comme le meil- leur instrument pour confir- mer (ou infirmer) l’existence de la Planète Neuf. Trijillo et Sheppard, tous deux fervents soutiens de la théorie de Baty- gin et Brown, sont également impliqués dans les campagnes d’observation. Bien entendu il n’y a encore aucune certitude : le groupe- ment orbital des KBOs exami- nés pourrait n’être qu’une extraordinaire coïncidence; et de nouveaux objets de ce type, mais ayant des caractéri- stiques orbitales incompati- bles avec l’existence de cette Planète Neuf, pourraient être découverts. En revanche, l’éloignement de Planète Neuf ne représente pas un pro- blème, car il est incontestable, comme en at- testent l’observation de nombreux systèmes extrasolaires, que des planètes isolées en grande banlieue sont courantes (aussi cou- rantes que les planètes de 10 à 15 masses terrestres, apparemment absentes de notre système solaire). Puisque elles ne peuvent pas s’être formées là où on les voit, il est probable que leur po- sition si loin de leur étoile résulte d’interac- tions gravitationnelles avec d’autres planètes de taille significative. De plus, dès 2012, David Nesvorný (Institute de Recherche du Sud- Ouest, Département des sciences de l’espace, Boulder, Colorado), avait montré à l’aide de simulations numériques qu’il y avait très pro- bablement cinq planètes géantes dans notre système solaire il y a plus de quatre milliards d’années. Qu’est-il arrivé à la cinquième ? A- t-elle été définitivement éjectée, ou seule- ment transférée sur une orbite externe ? Il y a 170 ans, les lois de la mécanique céleste permirent de découvrir Neptune. Depuis, il n’y a jamais eu de preuve aussi convain- cantes qu’aujourd’hui de l’existence d’une grosse planète inconnue, aux confins de notre système solaire. n C i-contre, le té- lescope Su- baru. Avec son miroir d’un bloc de 8,2 mètres, sa largeur de champ (unique parmi les grands télesco- pes), et sa sensibi- lité à l’infrarouge, c’est l’instrument le plus adapté au monde pour cher- cher Planète Neuf.
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