MacroCosmos janvier-février 2016
PLANÉTOLOGIE l’échantillon de KBOs analysés, mais elles génè- rent aussi des ob- jets placés sur des orbites presque perpendiculaires à celle de Nep- tune. Il se trouve que l’on obser- ve en réalité au moins cinq de ces objets, et leurs orbites (in- expliquées jus- qu’à présent) ainsi que leurs positions sur les orbites, sont par- faitement com- patibles avec les simulations, ce qui donne une cohérence à ces dernières. C’est une chose de trouver ce que l’on cherche dans une direction choisie, mais c’en est une autre que les sous-produits répliquent des scénarios réels dont tous les protagonistes sont déjà connus. A ce jour, aucune autre hypothèse que la pré- sence d’une planète aux caractéristiques iden- tifiées par Batygin et Brown, ne peut expli- quer les propriétés orbitales des six KBOs les plus lointains du système solaire. Confiants dans son existence, les deux chercheurs déci- dèrent de l’appeler Planète Neuf, et com- mencèrent à étudier les possibilités de l’observer directement – et ainsi la découvrir réellement et pas seulement virtuellement. Le principal obstacle est la connaissance très vague de son orbite, à tel point que cette Pla- nète Neuf pourrait emprunter un grand nombre d’orbites différentes, toutes aussi va- lides les unes que les autres du point de vue des simulations effectuées. De plus, il faut pouvoir déterminer, même à grosse maille, en quel point de son orbite elle se trouve. Si elle était proche de son périhélie, elle aurait sans doute déjà été découverte. Selon Brown, elle est plus probablement dans une position intermédiaire, voire à son aphé- lie, une région que l’on s’attend à se projeter dans une portion de ciel qui inclut le plan sur- peuplé de la Voie Lactée, et qui n’a pas en- core été cartographiée par des études pho- L ’image de l’ob- servatoire du mont Palomar qui a rendu possible la découverte de Sedna (au centre du cercle), le KBO qui, avec 2012 VP 113 , a ravivé l’- hypothèse de l’existence d’une nouvelle planète trans-neptunien- ne. L’étoile la plus brillante juste au- dessus de Sedna est aussi lumi- neuse que Pluton. C e diagramme représente, par groupes de li- gnes noires, les positions, distances, ma- gnitudes et vitesses apparentes possibles de Planète Neuf. Les lignes rouges encadrent la Voie Lactée, et la ligne bleue indique l’éclipti- que. On devine facilement que la recherche de cet objet hypothétique va prendre un temps certain. [Konstantin Batygin & Mike Brown]
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